Le film La couleur des Sentiments, adapté du best-seller The Help sortira en Blu-ray, DVD et VOD le 29 février 2012 : une occasion de découvrir ou redécouvrir ce chef d’œuvre bouleversant qui nous fait plonger dans les années 60, à l’époque où la ségrégation raciale fait encore des ravages, tout spécialement dans le Mississipi.

Synopsis : Eugenia « Skeeter » Phelan est fraîchement diplômée de l’université du Mississippi et souhaite devenir écrivain. Contrairement aux autres jeunes filles de son entourage, elle veut travailler et ne semble pas pressée de se marier et d’avoir des enfants. Lorsqu’on lui confie la rubrique ménagère du journal local et qu’elle demande conseil à Aibileen, la domestique de sa meilleure amie, elle se retrouve embarquée dans un projet secret de livre, encouragée par une éditrice new-yorkaise et inspirée par les histoires bouleversantes qu’elle découvre…

La comédienne Octavia Spencer (UGLY BETTY, SEPT VIES), qui interprète le rôle de Minny Jackson dans le film, s’est vu récompensée le 26 février dernier par l’Oscar du Meilleur second rôle féminin pour sa prestation.

 

Entretien avec OCTAVIA SPENCER, Oscar du meilleur second rôle féminin.


Comment vous êtes-vous préparée pour le rôle de Minny Jackson ?

OCTAVIA SPENCER : en regardant le documentaire sur le mouvement afro-américain des droits civiques, Eyes on the Prize. J’ai dit à Tate de s’assurer que tous les gens de moins 40 ans voient ce documentaire car c’est une période qu’ils n’ont pas connue et c’est ce qui m’a permis d’entrer dans la psychologie de 1963. J’ai également déjeuné avec Myrlie Evers, la veuve du défunt Medgar Evers, leader du mouvement sur les droits civiques. C’était surréaliste, c’était comme si j’étais capable de remonter le temps et de rencontrer une icône pour lui dire merci.

Quelle serait pour vous l’icône d’aujourd’hui ?
OCTAVIA SPENCER : Michelle Obama. Elle est une pionnière de plein de différentes façons, parce qu’elle est la première Première Dame afro-américaine. Ce qui, en soi, est un rôle difficile. Et car elle parle au nom de son mari, qui est le premier Président afro-américain d’une nation tellement diversifiée culturellement étant donnée son histoire.

Qu’avez-vous fait d’autre pour vous préparer au rôle ?
OCTAVIA SPENCER : J’ai travaillé avec un coach, Jamal McNeill. J’ai fait beaucoup de recherches sur les femmes maltraitées et battues, leurs effets psychologiques, parce que je devais aller au delà du point de vue de Minny pour ne pas avoir à la juger. J’ai relu le livre pour essayer d’atteindre l’essence de Minny, et c’est là où Jamal me vint en aide. Il m’a aidé à construire l’enfance de Minnie… tous les éléments qui vous construisent.

Qu’est-ce que cela vous a fait de tourner dans le Mississipi ?

OCTAVIA SPENCER : Bien, j’ai grandi à Montgomery (Alabama), mais je n’y ai pas vécu depuis 17 ans. Ce tournage au Mississippi nous a permis de nous identifier au caractère et à son voyage. Cela m’a aussi aidé à ressentir l’émotion liée à cette période du mouvement des droits civils que je ne connaissais qu’à travers les livres – je n’ai pas vécu cela. Et c’est une chose de la lire, mais c’en est une toute autre de la recréer.

La cuisine est importante pour Minny. Et toi?
OCTAVIA SPENCER : Je ne suis pas une fine cuisinière, j’ai peu d’imagination pour ça. En fait, Jessica Chastain, qui joue Celia, est devenue l’une de mes plus proches amis, et je suis ébahi de voir combien elle cuisine pour moi. Je ne suis pas douée mais je l’assume bien.

Quelle cuisine du Sud aimez-vous manger ?
OCTAVIA SPENCER : Oh, demandez moi plutôt ce que je n’aime pas manger ! Je crois que ce que je préfère, c’est le poulet frit. J’aime le chou vert. J’adore les ignames.

Et concernant les desserts ?
OCTAVIA SPENCER : Je suis plutôt gâteau. Ma mère fait de délicieux gâteaux. Mon préféré est son gâteau au chocolat du Sud.

Quelle résonance le film aura-t-il auprès des jeunes ?
OCTAVIA SPENCER : Bien, la responsabilisation est l’une des choses qui me vient à l’esprit. Chaque personnage prend conscience de ça à un moment donné. Et j’espère que lorsque les jeunes téléspectateurs verront Emma Stone, ils comprendront qu’il est important de se battre pour les valeurs en lesquelles nous croyons, quelles qu’elles soient.

Quels conseils donneriez-vous aux futures jeunes actrices ?
OCTAVIA SPENCER : Etudier. Tout passe par la formation. Et vivre car ce sont les expériences qui font ce que vous devenez.

Comment s’est passée la collaboration avec Jessica Chastain ?
OCTAVIA SPENCER : Eh bien, non seulement ai-je une forte relation que  avec Jessica Chastain que j’estime énormément mais je suis aussi amie avec Viola Davis [qui joue Aibileen Clark]. On se parle tous les jours. Je pense aussi que lorsque le projet s’est terminé, les amitiés sont restées intactes. Les liens que nous avons partagés sur ce tournage transcendent tout ce que j’ai connu.

Quelle sagesse les femmes plus âgées ont-elles communiquée
?
OCTAVIA SPENCER : Viola a été mon rock tout au long du processus de création du personnage. Elle m’a toujours ramené vers Minny, pas Octavia. C’est ce qui m’a énormément aidé. Et Sissy m’a essentiellement permis de profiter à la fois du travail et des amitiés naissantes.

Propos recueillis à l’occasion de la sortie du film en Blu-ray et DVD.