Johnny Depp

Depuis sa rupture avec Vanessa Paradis, Johnny est à nouveau la proie favorite des célibataires et des midinettes. Il faut dire qu’à presque 50 ans, l’acteur est ce qu’on peut appeler un bon parti. Riche, talentueux, célèbre… Miam, miam, les filles ! D’ailleurs, si on est évidemment toutes très malheureuses pour les enfants du couple (une ravissante plus-si-petite Lily-Rose et un petit Jack), on se réjouit intérieurement de revoir le beau gosse préféré des fans de Tim Burton de retour sur le marché du célibat… Tout en sachant bien entendu que nous n’avons fichtrement aucune chance avec lui.

Cela dit, comment Johnny Depp arrive t’il, après toutes ces années, à rester notre chouchou ? Comment, à 49 ans, l’acteur, dont le plus grand talent est quand même de se mettre dans la peau de personnages qui auraient fait piaffer d’envie Boris Karloff, arrive t’il encore à nous faire craquer ? Est-ce parce qu’il est beau et que le temps ne semble avoir aucune emprise sur lui ? Est-ce parce qu’il a ce regard empreint de rêverie qui nous fait voyager ? Est-ce parce qu’il est un de ces rares acteurs dont le crédo n’est pas me, myself and I ? Personnellement, je pense que c’est avant tout parce que ce cher Johnny a vraiment une bonne bouille et que les rôles qui font sa gloire (parmi lesquels Edward aux Mains d’Argent, le Chapelier Fou ou, plus récemment, Barnabas Collins), réveillent en nous un léger complexe de l’infirmière. Pauvre Johnny, on a envie de le consoler, de le câliner jusqu’à l’étouffer et de lui faire oublier tous ses soucis.

Et puis, ça ne résout pas une autre question : pourquoi est-ce qu’on n’a pas fini d’entendre parler de Johnny Depp ? Certains disent qu’il est au fantastique ce que Jim Carrey est à l’humour, c’est-à-dire, à la fois indispensable et démodé. D’autres, plus bruts de décoffrage, affirment qu’il doit absolument passer à un autre style de rôle. Les plus méchants affirment même que l’acteur choisit la facilité en se complaisant dans des rôles dans lesquels il est certain d’exceller. Jaloux, médisants que ceux là ! Johnny est particulièrement excellent dans les rôles étranges, hors normes, on est bien d’accord, mais ce sont justement ces rôles là que nous aimons, parce qu’il se les approprie avec brio, comme personne ne serait capable de le faire. Voyez-vous un Brad Pitt dans le rôle d’Edward ? Un Orlando Bloom ou un Jude Law dans la peau du Chapelier, un Robert Pattinson enfiler le dentier de Barnabas ? Moi pas. Pourquoi ? Parce qu’à Hollywood, la plupart des acteurs, même ceux qui partent avec des étoiles plein les yeux et des rêves plein la tête, finissent toujours enfermés dans un carcan de fausse sagesse et de morale guimauve. Même lorsqu’ils incarnent des vilains pas beaux, ce n’est pas leurs personnages qui restent dans nos mémoires à la fin du film, mais bien leurs noms à eux. Vous vous souvenez vous du nom du petit escroc qu’incarnait Brad dans « Thelma et Louise » ? Seriez vous capable de me parler de la personnalité profonde et complexe de l’androïde incarné un jour par Jude Law dans je ne sais plus quel film ?
Non, bien entendu.

Ce qui fait que Johnny sera encore là dans dix ans, vingt ans, quarante ans, longtemps après que Brad Pitt ait plié bagages pour changer des couches, longtemps après que Robert Pattinson se soit rendu compte qu’une soit disant belle frimousse ne fait pas un bon vampire, longtemps après que Kirsten Stewart ait enfin appris à sourire, c’est tout simplement ce grain de folie qui en fait le partenaire parfait pour un fou génial comme Tim Burton, cette petite dose de magie connue de lui seul.
Johnny est indispensable au cinéma et à notre imaginaire, parce que personne ne peut faire passer son nom en second plan pour laisser un personnage prendre vie et s’exprimer comme Johnny.
Good job Johnny-boy.

Photo : Johnny Depp, le 14 mai 2011 lors de la 64ème édition du Festival de Cannes
© Stephane Kossmann