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A l’occasion de la production de son premier film La Dame Blanche, nous vous proposons une interview passionnante de Gaël Bonnel Sanchez, star au parcours atypique.

IMG_0230Gaël, vous avez un parcours atypique, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

J’ai grandi  à Pau jusqu’à l’âge de six ans. Puis après avoir passé un an à Marseille, c’est à Mantes-la-Jolie que ma famille a posé bagage. C’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à me passionner pour le football. J’ai intégré le club professionnel d’Amiens puis quelques autres clubs de France et d’Europe de l’est. Lorsque j’étais en Roumanie, on m’a proposé de jouer en Albanie et c’est là que j’ai décidé d’arrêter. Avec quelques euros en poche j’ai rejoint l’Espagne où j’y ai travaillé dans la mode pendant une année. La France me manquait alors je suis rentré. J’ai fait de la figuration pour la télévision. A partir de là je me suis fait repérer par Endemol. J’ai travaillé pour eux pendant 7 ans. J’y ai fait mes armes et gravi petit à petit les échelons. Enfin, je me suis lancé dans le cinéma.

C’est une  vocation ?

Depuis l’enfance, le cinéma me passionne. J’ai toujours voulu exercer différents métiers. Celui d’acteur est le seul qui me permet  de tous les faire. J’ai donc écrit un scénario. Au hasard d’une rencontre avec Serge Patrice à Cannes, je lui ai présenté mon projet. Nous nous sommes associé. C’est devenu BSP Picture. Avec lui j’ai trouvé un équilibre. Je suis le Pitbull, c’est l’homme sage !

Peut- on dire que les Etats-Unis ont contribué à votre réussite ?

Tout à fait, je vis un american dream. Il y a quelque temps, nous sommes partis à Los Angeles afin de faire une soirée pour les personnes qui  nous aident  à réaliser le projet. Il y avait des acteurs connus, Hélène Segarra, de grands réalisateurs, distributeurs et producteurs. Ces rencontres sont surtout dues à Eric Ritter, notre agent, Geoffrey McNeil, notre producteur US consultant (producteur de Kanye West, Blink 182 et Snoop Dog entre autres) et à nos connexions. Nous avons la chance d’avoir déjà autour de nous des investisseurs intéressés et prêts à investir… Mais l’argent ne fait pas tout. Je profite donc de cet entretien pour rappeler qu’il ne suffit pas aux investisseurs d’avoir de l’argent, il faut aussi être impliqué et passionné par le projet.

A qui devez vous la réalisation de votre projet ?

Ca a été de rencontre en rencontre.Ca a fonctionné avec le bouche à oreille.  Une fois, par hasard, j’ai rencontré Loïse de Jadaut. Elle avait entendu parler de mon projet. Elle m’a alors conseillé d’intégrer l’actrice anglaise Sabine Crossen au casting. Il faut écouter tous les signes de la vie. J’ai contacté Sabine. Emballée, elle m’a orienté vers un agent d’acteur, Eric Ritter, afin qu’il développe notre projet. J’ai su saisir ma chance. Geoffrey McNeil fait aussi un travail formidable de consultant au niveau de la production.

Pourquoi un film fantastique ?

C’est parti d’une histoire avec mon ex-copine. Nous étions en déplacement pour le festival du cinéma de Deauville. On roulait dans la nuit à la recherche d’un hôtel. En plein milieu de la forêt, dans une atmosphère assez glauque, nous en découvrons enfin un. Je regarde à l’intérieur et je vois des mannequins  en situation. C’était sombre. Au moment où j’allais faire demi-tour, le maitre d’hôtel a ouvert et m’a dit qu’il lui restait une chambre de disponible. En allant vers la chambre, j’ai aperçu un petit garçon qui jouait avec un escargot tout en faisant un mouvement de balancier. Il était quand même trois heures du matin ! On a entendu des cris toute la nuit. Ca m’a donné envie d’écrire une histoire mystique qui pourrait toucher tout le monde. La légende de La Dame  Blanche s’inscrit dans ce registre.

Comment garde-t-on un côté authentique à la française quand on fait un film d’horreur américain ?

Mon maitre à penser est Alfred Hitchcock. Il arrivait à apporter de la peur sans trop en montrer. Pour moi c’est la force d’un film. Plus on en montre, moins on est surprit. Il faut faire travailler l’imaginaire de la personne. Il faut que ça ravive en lui ses propres peurs pour que cela soit vraiment personnel et donc plus effrayant. Il faut trouver le bon dosage. Il faut suggérer. Le côté français, c’est donc au niveau de l’écriture, du dosage, de la relation entre les personnages mais aussi des paysages que l’on mettra en avant que l’on pourra le retrouver.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la distribution ?

Victoria Bonya : outre son talent, on espère pouvoir distribuer le film en Russie grâce à sa popularité dans les pays de l’est. Francois Berléand, pour son formidable jeu. Il est toujours dans l’entraide, il aime découvrir les projets des jeunes. Joséphine Jobert pour la jeunesse. Sabine Crossen pour la touche anglo saxonne etc. A ce jour je suis également en train de négocier un contrat avec une grande artiste américaine. Je suis aussi acteur dans le film. Certes j’ai l’un des rôles principaux, mais je tiens à préciser que j’ai passé les castings comme tout le monde !

Nabilla était prévue au casting, c’est son arrestation qui a retardé le tournage ?

Oui tout à fait… Certains pensent qu’on se sert de sa malheureuse histoire pour faire le buzz. Ce qu’ils ne savent pas c’est que si ça n’était pas arrivé on avait un plan de communication béton pour la lancer dans le cinéma. Avec  Serge, c’est quelqu’un qui  nous a touché et qu’on apprécie. On pourrait la remplacer en un claquement de doigt mais on reste fidèle. Nous avons une conscience et nous gardons un côté humain. On l’attend !

 Allez-vous tourner en France ou aux USA ?

C’est une équipe américaine qui tournera en France. On a un beau pays avec des paysages très différents. On a cette chance de faire découvrir la France au monde entier par le biais d’une distribution franco américaine. Le tout sera filmé avec une  touche américaine puisque j’adhère à cette vision des choses.

C’est votre parcours atypique qui vous protège du Show business ?

Ca me protège et ca me fait avancer. Je me suis battu toute ma vie. Quand vous vous retrouvez à 18 ans en Roumanie. Vous êtes face à vous-même. Vous êtes préparé à tout. Sans prétention, rien ne me fait peur. Je sais ce que j’ai vécu et d’où je viens. Pour réunir une somme de départ pour mon film, j’ai vendu ma moto, scooter, j’ai fait des prêts auprès des banques, de mes parents. Toutes mes économies y sont passées. La relève au niveau de l’investissement de Serge m’a permis de souffler. Désormais tout est parfait ! Mon expérience de la vie me fait avancer.

Ca vous protège également de la Dame Blanche ?

Oui, surtout qu’il se passe des choses étranges autour de cette histoire. Même si je suis cartésien, je suis assez troublé. J’avais récupéré la robe de mariée du film à l’époque où on faisait un teaser. J’étais en train de dormir. J’ai entendu des bruits de pas alors que j’étais seul. A trois heures du matin j’ai été réveillé par un énorme coup qui venait de ma salle de bain. A l’intérieur tous mes produits de beauté étaient explosés. La deuxième histoire se passe également pendant ce tournage. Les techniciens étaient en train de remballer le matériel. Sur la route il y avait une croix. A savoir que personne n’avait accès à cet endroit. J’ai soulevé cette croix et j’y ai découvert une mèche de cheveu noire. Ca n’est pas une invention, je ne suis pas en train de créer un mythe. Je pense juste que quand on touche à cette histoire, on attire forcement des mauvaises énergies. Notre équipe est protégée car nous sommes tous bienveillants les uns envers les autres. Le bien l’emporte toujours !

Vous êtes producteurs et en même temps vous êtes partout ?

J’aime contrôler tout ce qui se passe. C’est mon expérience de footballeur qui m’a apprit ca. Je n’y suis pour rien. Là où je pense être compétent, c’est dans la production mais d’après certaines personnes en tant que comédien aussi. Même si pour ma part, je me déteste. Je vais me focaliser sur ces deux choses et laisser les autres postes clés aux personnes qui ont ce talent que je n’ai pas.

Après le film ?

On a un deuxième film en cours. Le but est de proposer à nos investisseurs deux films coup sur coup. On aura toujours des twists dans nos scenarios. On écrit des choses sur lesquelles on peut rebondir. Le prochain sera sur la conquête de « Mars ». Toujours en sortant des sentiers battus et en essayant de proposer quelque chose de frais et nouveau. On a prévu de tourner dans le désert du Nevada.