la-peur-afficheLa pièce nous plonge dans l’histoire d’Irène, jeune bourgeoise d’une trentaine d’années, vivant avec son mari avocat et ses deux enfants dans le milieu bourgeois des années 50.

Par ennui, et afin de pimenter son quotidien de mère au foyer qu’elle trouve trop monotone, Irène a une relation extra-conjugale.

Néanmoins, lors de l’une de ses fréquentes visites auprès de son amant, elle croise dans sa cage d’escaliers une femme qui prétend être la femme de celui-ci… et qui menace de tout avouer à son mari !

Paniquée, et afin qu’elle n’en fasse rien, Irène promet de ne plus revoir son amant…. Mais ceci ne lui suffit pas !  La femme la fait chanter, en lui réclamant de l’argent en échange de son silence. Irène cède.

Malgré cela, les jours suivants, cette femme continue de la suivre. Irène la recroise dans la rue, près de chez son ex amant, et même à la porte de chez elle ! Sa vie devient alors un véritable calvaire… entre manipulation, hallucination, folie… les cartes se brouillent !

Parallèlement à cela, Irène fait comme si de rien n’était avec son mari aimant, par honte de lui avouer qu’elle l’a trompé et par peur de sa réaction.

Au fil de la pièce, tout s’accélère, tout s’emballe, pour au final basculer et mener à un dénouement surprenant.

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« La peur« , nouvelle de 30 pages rédigée par Stefan Zweig en 1930, est adaptée au théâtre par la metteur en scène Elodie Menant.

Cette nouvelle, initialement écrite avec très peu de dialogues, est construite essentiellement autour des tourments d’Irène et de la chute lente et inéluctable d’un couple qui a du mal à communiquer et qui ne se comprend plus.

Pour les besoins de la pièce, les dialogues ont été complètement écrits, avec l’accent mis sur les mensonges d’Irène, fragilisant progressivement son couple, et la folie dans laquelle elle se retrouve petit à petit.

J’ai beaucoup aimé cette adaptation de la Peur. J’ai trouvé que les costumes, les coiffures, la musique, le décor étaient bien travaillés, facilitant ainsi notre immersion dans le quotidien  d’une famille bourgeoise des années 50.

Aussi, la mise en scène et l’intrigue d’Elodie Menant s’inspirent des codes cinématographique utilisés par Hitchcock et savent donc nous tenir en haleine du début jusqu’à la fin de la pièce.

Pour finir, l’histoire portée par le jeu brillant des acteurs, nous amène à réfléchir aux sentiments de culpabilité, de remord, de peur, aux valeurs d’honnêteté et de confiance au sein d’un couple, ainsi qu’à la place que prend le pardon dans une situation de tromperie.

Je recommande vivement cette pièce, mise en scène par Elodie MENANT, et jouée actuellement par Hélène DEGY, Aliocha ITOVICH et Ophélie MARSAUD au théâtre Michel à Paris.

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La peur, adaptation et mise en scène d’Elodie Menant.

Jusqu’au 31 décembre 2016 au Théâtre Michel.

38 rue des Mathurins 75008 Paris

Du jeudi au dimanche à 19h

Réservations : 01 42 65 35 02