L’Enfer sur Terre

Lorsque Marie Odile Monier, dont nous avons déjà parlé dans un précédent reportage sur les vaccins, devient propriétaire à Monchaux, elle pense que sa vie va changer. Cette femme de 46 ans, rendue gravement malade par une vaccination contre l’hépatite B, était alors en couple avec un homme qui maniait certainement mieux les belles paroles que les outils.
Je ferais les travaux !
Je veillerais sur toi !
Autant de belles promesses perdues dans le vent. Car, si Marie Odile, confiante, accepte alors d’acheter la maison, persuadée que son compagnon va remplir ses engagements et remettre la maison à neuf, elle se rend vite compte que ses problèmes ne font que commencer.

Vices cachés, problèmes d’isolation… On ne compte plus les défauts de ce qui ressemble plus à un taudis qu’à une véritable maison. Marie Odile, déjà affaiblie par la maladie, souffre des intempéries et surtout, de l’inaction de son compagnon, qui passe plus de temps à faire mumuse sur son ordinateur (véridique) qu’à chercher du travail. Pire !! Le sinistre individu abuse honteusement du porte monnaie de la malheureuse et loin de lui faciliter la vie, s’ingénie à la lui pourrir encore plus, considérant qu’elle fait « trop souvent la gueule » et n’est pas assez reconnaissante et démonstrative.

Lasse, Marie Odile ira même jusqu’à faire du porte à porte pour vendre des objets auxquels elle tenait pour essayer de ramener un peu d’argent. Mais loin de réagir, l’homme s’empiffre sur le compte de sa compagne (Marie Odile a une toute petite prévoyance, ne pouvant pas travailler et n’étant, malgré sa condition, pas reconnue à la MDPH), allant même jusqu’à donner de la viande entière à son chien alors qu’il reste à peine de quoi se nourrir dans le frigo.

Aujourd’hui, je lance cet appel à l’aide pour une femme qui mérite qu’on s’intéresse à elle.

Voici son ressenti.

Marie : Marie Odile, comment vivez vous votre situation actuelle ?

Marie Odile : Quand j’ouvre les yeux le matin et quand je regarde le décor dans lequel je vis, j’ai l’impression que je ne suis pas réveillée et que je fais un cauchemar. Déjà, depuis la maladie, chaque matin je me fais violence pour me lever, marcher et faire des activités, mais dans les conditions actuelles, je dois en plus encore me battre pour ne pas baisser les bras. La solitude me pesait beaucoup, j’ai cru pouvoir reconstruire ma vie, et je croyais en mon ex ami. Au moment de cette rencontre, je venais de bénéficier d’une partie de la vente de la maison familiale et j’ai donc effectué un prêt immobilier ainsi que deux autres prêts à la consommation, croyant qu’il chercherait d’arrachepied, pour trouver un travail. Il a effectivement commencé les travaux et s’est très vite retrouvé à court d’argent et de motivation (argent provenant exclusivement du portefeuille de Marie Odile). Le projet au départ était qu’une fois un CDI obtenu, il fasse un prêt pour terminer ses travaux. Aujourd’hui, je regrette de l’avoir rencontré car si ça n’avait pas été le cas, mon projet était d’investir dans une voiture automatique (Marie Odile ayant de plus en plus de mal à conduire sa voiture qui est âgée et sans direction assistée), et de bénéficier d’un logement « en location » adapté au handicap (Marie Odile devra effectivement un jour rester en fauteuil roulant, fauteuil qu’elle ne peut pas s’acheter puisque la Sécu ne la prend à 100% et que la MDPH fait la sourde oreille, trouvant que Marie Odile Monier est un cas ne nécessitant pas autant d’intérêt qu’un alcoolique ou un dépressif). N’ayant plus d’amis dans le secteur où j’habite, il m’est difficile de supporter le quotidien.


Plus d’amis dans le secteur ? Vous en aviez donc avant ? Où sont ils à présent ?

Je pense que ayant cumulé trop à leur goût de malchance et mésaventures, sans parler de la maladie qui interfère, ils ont dû estimer que j’étais devenue un « boulet ». Aujourd’hui, j’ai peut être peu d’amis, mais je sais que je peux compter sur eux, même si ils sont éloignés. Et j’ajouterais que si je n’ai pas encore tout abandonné, c’est grâce à eux et aussi à ma fille.


Je vous sens amère… auriez vous cru que ces gens vous abandonneraient un jour ?


Il y a surtout une personne à laquelle j’étais fortement attachée depuis 33 ans, qui avait toujours été présente et réciproquement dans la mesure où la maladie me permettait de le faire, qui a pris de la distance jusqu’à m’oublier. Elle était plus qu’une amie, elle tenait d’ailleurs les mêmes propos que moi, nous nous considérions comme deux sœurs et nous partagions même nos repas de famille. La dernière fois que je l’ai rencontrée, c’était en septembre dernier à la sortie de l’enterrement de mon père, dernier membre de la famille hormis ma fille. En me quittant, elle m’avait glissé : « je passerais te voir dans la semaine ». J’attends toujours. Si il y a bien une personne en qui j’avais une confiance aveugle, c’était bien elle. J’ai sûrement fait des erreurs de parcours, mais jamais je n’aurais pensé qu’elle briserait notre amitié.  N’avons-nous pas le droit à l’erreur ?


Actuellement des bénévoles se rassemblent pour refaire votre maison… que faudrait il pour pouvoir enfin vous sortir de tout ça ?

Concrètement, il manque quelques bénévoles étant capables de réaliser quelques petites choses relatives à l’électricité et la plomberie. Une chose vitale est aujourd’hui le manque de matériels, n’ayant plus les capacités financières, ayant déjà assuré le quotidien ainsi que les rentrées (à l’époque tout ceci était prévu avec deux sources de revenus). Si déjà je pouvais avoir une maison rangée avec de l’eau chaude et une salle de bain (Marie Odile doit vider les toilettes avec un seau d’eau et se laver au lavabo à l’eau froide)… Ces conditions me pèsent de plus en plus (90% de mes affaires sont en carton depuis maintenant 13 mois…), la maladie me faisant rencontrer encore plus d’obstacles que dans une maison dite normale. Sur un plan moral, me retrouvant sans famille ni amis à proximité, je m’accroche à l’idée de pouvoir un jour revendre cette maison (que j’avais choisie pour être proche de mon père, aujourd’hui décédé et de ma meilleure amie (voir plus haut)) de manière à pouvoir me rapprocher de ma fille, qui habite aujourd’hui à 75 km de moi. Celle-ci m’a confié être angoissée chaque matin, me sachant malade et n’ayant personne pour intervenir rapidement en cas de problème. Après avoir été gâtée par de nombreuses épreuves (ironie), fatiguée de me battre, la seule chose que j’attends est de vivre en paix, de bénéficier d’affection. A ce jour, je commence à être très fatiguée de me battre continuellement, je souhaite juste un logement adapté, un fauteuil roulant électrique pour me déplacer et pouvoir ainsi profiter de mes amis et de ma fille.

Vous l’aurez compris, cette situation devient invivable. Si vous souhaitez apporter votre soutien et venir en aide à Marie Odile, veuillez envoyer un message à cette adresse :
vplusloin@gmail.com

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