Un roman atypique, plein de fantaisie, LES CHANTS DU LARGE

d’Emma Hooper

Deuxième roman de l’auteure canadienne, cet ouvrage paru en octobre 2018, édité par Les Escales, m’a fascinée.

Prendre le large symbolise bien le sort des personnages de ce roman dont le titre original Our Homesick Songs évoque la nostalgie et la musicalité qui règnent dans le récit.

Au cours de années 1990, dans le village de Big Running à Terre-Neuve, vivent deux enfants fantasques, Finn et Cora, ainsi que leurs parents Martha et Aidan Connor. A travers le brouillard, le vent et la pluie, Finn, âgé de onze ans, compte les bateaux de pêche, de moins en moins nombreux, car il n’y a plus de poissons à pêcher. Ce qui signifie plus de travail. L’île se vide petit à petit de ses habitants, et les parents de Finn et Cora décident d’aller travailler en alternance un mois sur deux à l’ouest du Canada, dans la province d’Alberta.

Cora, âgée de quatorze ans, joue du violon, emprunte des guides de voyage à la bibliothèque-bateau, et s’en inspire pour décorer les maisons abandonnées par les villageois  aux couleurs des pays qu’elle découvre : le Mexique, la Tasmanie, l’Italie, l’Angleterre, la Finlande ou le Luxembourg. Puis elle finit elle aussi par partir, à l’insu de sa famille. Une équipe de sauvetage, Finn et son père la recherchent en vain.

Finn, enfant naïf et idéaliste, échafaude alors un plan pour sauver sa famille et son île, en tentant d’attirer les poissons.

Le roman alterne entre des retours en arrière sur l’adolescence de Martha et Aidan, dans les années 1970, leur rencontre, et l’histoire principale. L’évocation des drames vécus par les personnages, les histoires et légendes racontées par l’étrange Mrs Callaghan, qui donne des cours d’accordéon à Finn et retrace le vécu de Martha et Aidan, les poèmes et les chants récurrents confèrent à ce roman un caractère mystérieux et touchant.

L’écriture est à la fois simple et poétique. Ce n’est pas un hasard si l’écrivaine, originaire de l’Alberta, a choisi de situer son roman sur l’île de Terre-Neuve, où la musique occupe une place importante à travers une riche tradition folklorique.

En effet, Emma Stone a étudié la littérature et la musique en Angleterre, où elle vit désormais. Devenue musicienne, elle joue dans différents groupes et enseigne à l’université de Bath.

Son premier roman intitulé Etta et Otto (et Russell et James)  publié en 2015 est inspiré de la vie de ses grands-parents.

Informations pratiques :

Les Chants du Large traduit de l’anglais canadien par Carole Hanna.

Edition Les Escales

363 pages / 20,90 euros