Lundi, nous avons assisté, dans le très beau théâtre l’Athénée à Paris, à la représentation du célèbre opéra de Debussy Pelléas et Mélisande dans une mise en scène de Moshe Leiser et Patrice Caurier. Cette magnifique version pour piano et voix, écrite par Debussy lui-même, est présentée par la Fondation Royaumont.
Créé en 1902, à l’Opéra-Comique de Paris, cet opéra en 5 actes de Claude Debussy (1862-1915) est tiré de la pièce de Maeterlinck. Il évoque le thème fréquent de l’amour impossible entre deux protagonistes.
Au début de l’opéra, on découvre, perdu dans une forêt, Golaud, superbement interprété par Halidou Nombre. Il aperçoit une mystérieuse jeune fille, Mélisande, assise près d’un cours d’eau. Il réussit à la convaincre de le suivre. Ils se marient très rapidement puis rentrent au royaume du roi Arkel, grand-père de Golaud. Là, Mélisande fera la connaissance de Pelléas, le demi-frère de Golaud et les deux jeunes gens tomberont rapidement amoureux…
Les metteurs en scène Moshe Leiser et Patrice Caurier sont passés par les plus grandes scènes d’opéra : Covent Garden à Londres, Strasbourg, l’opéra de Lyon… Ils proposent ici une mise en scène épurée, inspirée du théâtre, avec un jeu de lumière évocateur et très intéressant. L’opéra est ici présenté comme un huis-clos d’une grande force émotionnelle.
Ce spectacle met en scène des chanteurs parmi les plus doués de la jeune génération de la scène lyrique française : Jean-Christophe Lanièce (Pelléas), Marthe Davost (Mélisande), Halidou Nombre (Golaud), Marie-Laure Garnier (Geneviève), Cyril Costanzo (Arkel) et Cécile Madelin (Yniold).
J’ai été émerveillée par leur performance vocale et théâtrale, leur voix d’une pureté et d’une finesse qui correspond à merveille à l’écriture de Debussy ainsi que la clarté de leur diction.
Ils sont accompagnés au piano par Martin Surot ou Jean-Paul Pruna en alternance. Le lundi 19 février, lors de la représentation à laquelle nous avons assisté, Martin Surot nous a offert un jeu d’une beauté et d’une émotion tout à fait remarquable. Son toucher est à la fois fin, suave, doux et intense.
La création et la diffusion de ce drame lyrique est emblématique de la démarche de la Fondation Royaumont, fondée il y a 60 ans par Isabel et Henry Goüin : repérer les jeunes talents, contribuer à leur formation en leur permettant de collaborer avec des professionnels reconnus, leur permettre d’aborder des répertoires peu joués, les accompagner lors de leurs premiers pas sur scène…
Infos pratiques :
Du 15 au 25 février à l’Athénée Théâtre Louis Jouvet
Mise en scène de Moshe Leiser et Patrice Caurier
Athénée Théâtre Louis-Jouvet (athenee-theatre.com)
Crédit Photos © Guillaume Castelot